Être hébergeur
Vous avez 60 ans ou plus ? Vous avez une chambre disponible ? Vous vous sentez parfois seul(e), notamment le soir ? Vous souhaitez continuer à vivre chez vous en toute quiétude ? Vous voulez aider un jeune en formation ou accueillir un étudiant ? Tentez l’expérience de la cohabitation intergénérationnelle !
La démarche
Après un premier contact par téléphone avec le senior ou l’un de ses proches, nous organisons un rendez-vous au domicile du senior, pour répondre à toutes les questions, discuter de ses attentes, apprendre à connaître ses habitudes de vie et déterminer si la cohabitation avec un jeune est envisageable.
Cette première rencontre est très importante car il permet d’expliquer clairement le dispositif de cohabitation intergénérationnelle et l’action de l’association de vive voix, et ainsi d’éviter les malentendus sur les attentes du senior ou celles de son entourage qui seraient contraire à notre charte des droits et des devoirs (dont un exemplaire est remis au senior, accompagné de notre flyer).
Elle permet aussi d’entendre les motivations du senior, de comprendre son projet, d’évaluer son état de santé physique et cognitif pour mesurer sa compatibilité avec une cohabitation avec un jeune, de se renseigner sur les différentes prestations des intervenants au domicile, et de visiter son habitation afin de voir l’espace qui pourrait être mis à disposition d’un jeune (a minima une chambre meublée correcte, où sera respecter son intimité).
Une fois que nous avons trouvé un jeune ayant un maximum d’affinités avec le senior et correspondant au profil de l’accuillant, une rencontre est organisée au domicile du senior, en présence d’un membre de l’association (et s’ils le souhaitent, d’un proche du senior et/ou de l’un des parents de l’étudiant). C’est l’occasion pour chacun de faire connaissance et de confirmer sa volonté de vivre ensemble.
La décision de cohabiter avec ce jeune revient ensuite aux deux futurs cohabitants, jeune et senior, qui restent toujours libres de leur choix et à qui nous proposons toujours un délai de réflexion afin de bien mûrir cette décision.
Une fois le binôme formé, l’association se charge alors de la contractualisation de la cohabitation, avec la signature d’un contrat de cohabitation intergénérationnelle solidaire (ou d’une convention d’hébergement) qui stipule et détaille les conditions d’hébergement du jeune : lieux mis à disposition, état des lieux, durée du contrat, conditions de fin de contrat, conditions financières (participation aux frais), attentes et les obligations de chacun.
Le jeune et le senior devront aussi cosigner la charte des droits et des devoirs qui les engage à respecter les règles de la cohabitation.
Le contrat est lu et commenté aux membres du duo pour s’assurer que les clauses sont bien comprises et acceptées.
L’association accompagne le senior pendant toute la durée de sa cohabitation, en le visitant régulièrement, seul ou en présence du jeune. Cela permet de s’assurer que les engagements pris sont respectés, que l’échange intergénérationnel est bénéfique, etc.
En cas de difficulté, de désaccord ou d’incompréhension au sein du duo, l’association intervient en tant que médiateur pour rétablir le dialogue entre le senior et le jeune accueilli, proposer des ajustements, recadrer si nécessaire.
En cas de désaccord plus profond, l’association décidera de mettre un terme à la cohabitation.
Pour rappel :
Les seniors qui participent à la cohabitation intergénérationnelle solidaire sont autonomes, ou si besoin bénéficient de l’intervention de personnels professionnels (auxiliaire de vie, aide à domicile, infirmier…). Le jeune s’engage à être présent régulièrement, mais cela n’empêche pas quelques sorties ni surtout de suivre ses cours ou formations. Il apporte à son hôte une compagnie conviviale et l’aide dans les tâches de la vie courante (faire de petites courses, fermer les volets, sortir les poubelles, etc.) mais ne substitue en aucun cas au personnel de soin ou de service à domicile.
Les frais
Une fois le duo constitué et à la signature du contrat, le senior accueilliant adhérera à l’association (pour un montant annuel de 40€ à 80€, comprenant aussi l’accompagnement du duo : contrat et documents, suivi, médiation si nécessaire, etc.). Cette adhésion participe également à la pérennisation du dispositif.
Témoignages
Evelyne - 77 ans
« Je me suis tournée vers ce type de cohabitation sur les conseils de mon fils, pour avoir de la compagnie tout en aidant une étudiante à poursuivre ses études. Grâce à l’association Presse Purée, ça a été très simple de trouver une jeune qui me correspondait et les démarches administratives étaient faciles car elles ont été intégralement gérées par l’association.
C’est un partage humain plus que matériel. Au quotidien, Manon m’apporte une présence affective et une sécurité. Elle me nourrit de son jeune esprit, de sa gentillesse, de tout quoi ! Même si on ne mange pas ensemble car je mange plus tôt que Manon, elle vient dîner à côté de moi. Cela nous fait un moment pour discuter. On regarde les informations télévisées et on les critique ensemble.
Je ne vois aucune contrainte à cette cohabitation car la maison est assez grande pour que chacune s’y sente chez soi. La liberté personnelle de chacune est sauvegardée. J’ai de la chance d’avoir une étudiante si agréable. »
« Nous habitons une grande maison à Billère, avec 4 chambres et 2 salles de bains. Nos 4 fils ont pris leur envol et ont déserté la maison depuis plusieurs années maintenant. La maison semblait donc bien vide, sans les allers-venues de ces jeunes. Christine et moi n’avions pas spécialement besoin de compagnie ou de présence : nous avons encore pas mal d’activités, de loisirs, et une vie sociale bien remplie ! Mais nous nous souvenons des difficultés rencontrées quand il a fallu loger nos enfants partis suivre leurs études dans d’autres villes, et nous trouvions dommage, voire injuste, de laisser inoccupées ces chambres quand certains étudiants peinent à trouver un hébergement décent rentrant dans leur budget… Nous avons donc décidé de contacter l’association et d’accueillir un(e) étudiant(e). Et c’est ainsi que Jessica est venue s’installer chez nous. Au début, nous n’imaginions pas que la relation entre Jessica serait si forte et que les moments passés ensemble seraient si nombreux : elle aurait sa vie, nous aurions la nôtre. Mais nous nous sommes retrouvés sur des sujets qui nous tenaient à cœur tant à elle qu’à nous : l’écologie et la musique ! S’en sont suivis des repas pris ensemble ou de longues discussions à échanger et à refaire le monde. Jessica a passé 8 mois chez nous, et sa présence a été une vraie bouffée d’oxygène. Elle est partie sur Bordeaux pour continuer ses études, mais nous sommes restés en contact, et nous gardons un très bon souvenir de cette cohabitation intergénérationnelle. Nous renouvellerons l’expérience, c’est sûr ! »
Monique - 69 ans
Philippe - 71 ans
Ginette - 83 ans
« Quand j’ai pris connaissance de ce dispositif, avec mes filles, on a sauté sur l’occasion et aménagé la maison en conséquence pour l’accueil de jeunes, car j’aime bien avoir de la compagnie. Je suis très bavarde, j’ai besoin de parler, surtout depuis le décès de mon mari, car je passais des jours sans voir personne. Avec un étudiant qui vit à la maison, je suis sûre de pouvoir parler à quelqu’un. Et grâce au fait d’accueillir des jeunes à la maison et de parler avec eux, j’ose poser davantage de questions à mes petits-enfants, et je m’intéresse à d’autres choses qu’avant ».
« Avant d’héberger Éléna, j’avais l’impression que cela ne me gênait pas d’être seule. Mais aujourd’hui je suis contente qu’elle soit chez moi. Il règne une ambiance familiale à la maison, j’aime qu’elle m’appelle « mamie », c’est pour moi une marque d’affection. Et puis, c’est agréable d’entendre de la vie dans la maison, je l’entends rire quand elle est dans sa chambre au téléphone avec ses copines ou sa famille, vadrouiller à l’étage quand elle va dans la salle de bains, etc. Cela ne me dérange pas, bien au contraire… Je ne suis plus cernée par la solitude et le silence.
C’est agréable de dire bonjour à quelqu’un le matin et d’avoir quelqu’un qui nous demande si on a passé une bonne journée, si tout va bien…
Je me suis découverte une nouvelle « presque » petite-fille en Éléna : on échange beaucoup, elle se confie et que je peux la conseiller. Comme je ne suis pas de la famille, elle se raconte davantage, en toute confiance.
Et c’est aussi une sécurité de l’avoir avec moi, je sais que je peux l’appeler si ça ne va pas. Et au quotidien elle m’aide aussi à faire des choses que je ne peux plus faire, comme attraper un pot de confiture en haut des étagères de la cuisine…
La cohabitation intergénérationnelle, c’est vraiment une expérience formidable en termes de richesse humaine, j’en parle beaucoup autour de moi car c’est vraiment une expérience à vivre… ».
